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Village Historique de Saint Guilhem Le Désert

L'Eglise de Gellone de St-Guilhem Le Désert




Grands jalons historiques :


804 : Fondation de l'abbaye de Gellone par le moine Guilhaume.


Entre XIe-XIIIe siècle : Conception et construction architecturale du cloître.


1568 : L'abbaye subit de nombreuses dégrations des protestants. Des habitants catholiques de St Guilhem perdent la vie pour protéger les édifices religieux.


1791 : Au coeur des événements de la Révolutions Française, l'abbaye est considérée comme bien public. La mise en vente de cette possession nationale en qualité de carrière de pierre est acquise par deux maçons qui se servent copieusement dans la structure religieuse afin d'en prelever des pierres déjà taillée et aussi faire commerce des sculptures sacrées.


1840 : Grâce à des attentions particulières de protecteurs de chefs d'oeuvres en péril, l'abbaye est inscrite partiellement aux monuments historiques Nationaux.


1841 : La Société archéologique de Montpellier avisé fait la réunification et l'achat de plusieurs sculptures de l'abbaye de Gellone.


1849/50 : Un certain Pierre-Yvon Vernière, collectionneur, réuni 155 fragments au village voisin d'Aniane.


1906 : La collection Vernière est acquise par un Américain Georges Grey Barnard.


1914 : Inauguration du Musée Barnard à New-York (USA).


1938 : Inauguration du musée des cloîtres de New-York où sont exposés les vestiges de l'abbaye de Gellone.


1998 : Le village et son Abbaye sont inscris au patrimoine mondial par l'Unesco.


2009 : Inauguration du Musée de l'abbaye par la Municipalité de St Guilhem


HUBERT BORG (© - tous droits réservés)







L'Orgue de l'Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert
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Les plus anciens documents de l'Hérault

Donations par le comte Guilhem à l'abbaye de Gellone, 14 décembre 804 (1 J 1014) et 15 décembre 804 (1 J 1015)







Donations par le comte Guilhem à l'abbaye de Gellone, 14 décembre 804 : acte faux du XIe ou XIIe siècle [ADH, 1 J 1014]


Les textes de ces deux documents ont été publiés dès le XVIIe siècle par Mabillon (Acta Sanctorum ordinis Sancti Benedicti, saec. IV, pars prima, p. 88), et plus récemment dans l'Histoire générale de Languedoc (t. 2, col. 65-67 et 67-68). Celui du 14 décembre 804 figure également dans l'édition du cartulaire de Gellone (n° 160, p. 144-146). Les documents aujourd'hui conservés aux archives départementales avaient par ailleurs été communiqués par le marquis de La Prunarède à C. Révillout, qui les a transcrits dès 1875 en annexe à son étude sur la Vie de saint Guillaume, avec le recensement des variantes par rapport à une copie plus tardive du diplôme d'Aniane conservée aux archives départementales (1 H 2) et par rapport au cartulaire de Gellone (5 H 8).


L'authenticité de ces documents a depuis longtemps été abondamment commentée, car ils sont un élément majeur dans la querelle qui opposa au Moyen Âge les deux abbayes.







Donations par le comte Guilhem à l'abbaye de Gellone, 15 décembre 804 : acte faux du XIe ou XIIe siècle [ADH, 1 J 1015]


Chanté par les trouvères sous le nom de Guillaume d'Orange, le comte Guilhem  s'était retiré du monde et avait fondé l'abbaye de Gellone au diocèse de Lodève et celle de Canova (Goudargues) au diocèse d'Uzès. Il finit sa vie dans la première et se mit sous la conduite de saint Benoît d'Aniane. Située à quelques lieues de Gellone, l'abbaye d'Aniane affirmait avoir celle de Gellone sous sa dépendance. Une bulle du pape Urbain II rédigée vers 1092 pour confirmer l'indépendance des deux abbayes ne parvint pas à mettre fin à la querelle.


C'est dans ce contexte que seraient apparus les deux documents. La donation du 15 décembre 804 insiste en effet lourdement sur le fait que Gellone est une cella sous la soumission d'Aniane et que les biens lui sont donnés sous réserve de cette obéissance. Au contraire, la donation du 14 décembre 804 est faite directement à Gellone, sans aucune mention d'Aniane. Paul Tissier, qui a longuement examiné la question dans son étude sur l'abbaye de Gellone (p. 42-59) suggère que les moines d'Aniane ont profité de l'incendie des archives de Gellone vers 1060 pour créer un faux, peut-être en remaniant un document réellement existant à Aniane, auquel ils auraient substitué leur production. Vers la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, les moines de Gellone auraient répliqué en créant à partir de ce faux un autre faux, en remaniant le texte pour y effacer toutes les traces de sujétion envers l'abbaye d'Aniane. Ce dernier est antérieur à 1122, car il est copié en tête du second cartulaire rédigé à partir de cette date (aujourd'hui relié à la suite du premier cartulaire, ADH, 5 H 8, fol. 64). Notons que si le diplôme créé par Gellone ne résiste pas longtemps à la critique diplomatique (par sa forme, sa langue, ses incohérences internes, ses erreurs de dates etc.), celui d'Aniane en revanche est l'œuvre d'un faussaire beaucoup plus habile.


Il fallut encore des actes des papes Calixte II (1124), Eugène III (1146) et Alexandre III (1164) pour réaffirmer l'indépendance des deux abbayes et transformer, dès le XVIIe siècle, cette querelle d'autorité en querelle d'érudits, aux prises avec les falsifications laissées par les religieux.