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Par Guillaume Roulland, France Bleu Hérault mercredi 11 octobre 2017 à 17:58
A partir du 1er janvier 2018, les habitants deSaint-Guilhem-le-Désert pourraient bien payer leur eau potable trois fois plus cher. C'est une des conséquences de la loi NOTRE qui oblige certaines communes à transférer la gestion de l'eau à l'intercommunalité. Les habitants y sont unanimement opposés
Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault) compte au dernier recensement 259 habitants, ce qui représente environ une centaine de foyers fiscaux. Ce mercredi, 103 personnes avaient signé la pétition lancée par son maire il y a semaine. C'est donc tout le village qui est vent debout contre une situation qualifiée d'inacceptable, de ridicule.
Car en transférant automatiquement la gestion de l'eau à la communauté de commune Vallée de l'Hérault, la facture va passer de 150 euros par foyer et par an, à presque 500 euros. Et ceci, sans qu'aucun travaux, qu'aucune modification technique ne soit effectuée sur le terrain ou au sein des réseaux de distribution.
Les habitants de Saint-Guilhem ne comprennent pas pourquoi, alors que la commune gère très bien elle-même cette compétence depuis des décennies, on l'oblige à confier désormais ce dossier à l'intercommunalité.
Gérard Vareilhes, 70 ans, a toujours vécu dans la commune. Il fait partie de ceux qui ont tout de suite signé la pétition.
"Contrairement à tous les autres villages de l'intercommunalité qui sont plus ou moins reliés entre eux, nous, on est tout seul, isolés du monde. Et jusqu'à présent, on a eu besoin de personne pour gérer l'eau nous-même !"
C'est Philippe Machetel, le maire de Saint-Guilhem-le-Désert, qui a pris l'initiative de mobiliser les habitants de son village. Dans l'espoir d'obtenir une sorte de dérogation.
"Notre objectif, ça n'est pas de renverser la loi. Nous n'avons pas cette prétention. C'est d'obtenir un amendement qui reconnaîtrait que les communes qui en ont les compétences techniques et le souhait, puissent conserver cette compétence. On ne peut pas gérer tous les territoires de la même manière".
Ce dossier, comme d'autres du même type, devrait bientôt être évoqué à l'Assemblée nationale. Des parlementaires ont prévu d'intervenir dans quelques jours sur ces questions, à la demande de l'Association des maires ruraux et de l'Association des maires des communes de montagne.
En attendant, la pétition lancée par le maire de Saint-Guilhem reste active.