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Jubilé du 1200e anniversaire de la mort de Saint Guilhem de Gellone


Une programmation, célébrant l’événement, retiendra l’attention d’un large public en 2012.







A la demande de la municipalité de Saint Guilhem-le-Désert nous avons conçu un colloque qui se tiendra le 26 mai,dans l’auditorium du "Musée de l’Abbaye".
Progammation et coordination : Daniel Kuentz




Le théme retenu "Femmes d’exception au Moyen Age"sera traité par des historiens médiévistes.



  • Martin Gravel-Université Columbia(N.Y.)
  • "Dhuoda et son temps :les élites de Septimanie et le pouvoir carolingien"
  • Jean Meyers-Université Paul Valéry
  • "Dhuoda, manuel pour mon fils"
  • Emmanuelle Santinelli :Université de Valenciennes
  • "Liégearde(+ v.985),fille,épouse,veuve et mére de princes,dans la Francie occidentale du Xe siécle"
  • Claudie Duhamel-Amado- Historienne médiéviste.
  • "Femmes de l’aristocratie dans l’aire patrimoniale Guilhemide(Xe-XIIIe siécle)
  • Danielle Iancu-Agou-"Nouvelle Gallia Judaica"-Montpellier(LEM,CNRS-EPHE,UMR8584)
  • "Juives et néophytes en Provence à la fin du Moyen Age"

Médiateur : Jacques BALP- écrivain




Dhuoda et son temps : les élites de Septimanie et le pouvoir carolingien
Martin Gravel-Université de Columbia (N-Y)


À juste titre, Dhuoda fait figure d’exception. Femme et pourtant lettrée, laïque et pourtant fervente, épouse d’un des plus puissants personnages de son temps, mais éloignée de la cour impériale et de ses intrigues. Parce que Dhuoda détonne, elle ne saurait être comprise hors de son contexte social, hors de cette nébuleuse aristocratique carolingienne dont elle participait au plus haut niveau. Bru de Guillaume de Gellone, lui-même personnage clef du pouvoir des princes francs au sud de la Loire, Dhuoda est alliée par son mariage et par ses fils au vaste réseau politique de l’empire. Or, pour comprendre ce que pouvait être l’influence d’une mère férue de lettres et de religion dans les jeux politiques des grands, il faut d’abord savoir ce que furent ces réseaux : leur formation, leurs recompositions, leur réalité structurante. C’est le parcours que nous proposons, sur la base des recherches historiques les plus récentes sur les élites carolingiennes et les communications à distance au haut Moyen Âge


Dhuoda, manuel pour mon fils
Jean Meyers-Professeur de littérature latine-Université Paul Valery-Montpellier III


Rédigé entre le 30 novembre 841 et le 2 février 843 dans une période extrêmement trouble de l’Empire carolingien, alors que la princesse était séparée de son mari, de son fils Guillaume, et de son nouveau-né, qui lui fut enlevé avant même le baptême et dont elle ignore le nom. La mère tente ainsi par le biais de l’écriture d’éduquer à distance son fils aîné, retenu comme otage à la cour de Charles le Chauve. C’est là une oeuvre unique dans la littérature latine carolingienne, qui nous donne à entendre la voix d’une femme cherchant dans l’écriture et la méditation à combler sa solitude et à tenir malgré l’absence de ses enfants son rôle de mère.
C’est une source exceptionnelle sur la spiritualité et la culture d’une princesse carolingienne, sur les sentiments d’une mère envers ses enfants et sur les devoirs d’un jeune prince envers sa famille et envers son roi.
Le Manuel a souvent été lu uniquement comme le dialogue intime entre Dhuoda et son fils Guillaume, mais depuis quelques années, les chercheurs ont souligné aussi l’importance politique de celui-ci. Certes, c’est le cœur d’une mère angoissée et meurtrie qui bat dans ses pages, mais c’est aussi celui d’une grande princesse, épouse d’un comte très proche du pouvoir et soucieuse de l’avenir de sa famille, menacée par les guerres fratricides qui déchirent l’Empire. En éduquant son fils, Dhuoda a ainsi cherché aussi, avec un courage et une lucidité rares, à ramener la paix entre les fils de Louis le Pieux et à assurer le maintien de l’Empire carolingien.
Editeur (CERF collection de l’abeille)


Liégearde († v. 985), fille, épouse, veuve et mère de princes, dans la Francie occidentale du Xe siècle
Emmanuelle Santinelli-Foltz-Université de Valenciennes


Dans une société dominée par les hommes, la transformation des structures du pouvoir et de la parenté qui se produit à partir de la fin du IXe siècle conduit les femmes - de la haute aristocratie dans un premier temps - à sortir de l’ombre : d’une part, elles se trouvent plus étroitement associée à l’exercice du pouvoir de leur mari, ce qui leur confère des fonctions autres que celles qui sont traditionnellement les leurs et les amènent à sortir des sphères qui leur sont habituellement réservées ; d’autre part - et en conséquence de cela -, elles apparaissent plus fréquemment dans les sources, notamment narratives et diplomatiques. C’est notamment le ca s pour Liégearde, personnalité du Xe siècle à partir de laquelle on cherchera à saisir la place et le rôle des femmes du milieu princier dans le groupe familial, dans la cellule conjugale et dans la société. Fille d’Herbert II de Vermandois et d’Adèle, Liégearde est mariée à deux reprises pour servir les intérêts familiaux : d’abord, en 935 ou 936, au duc de Normandie Guillaume Longue-Epée, puis après la mort de celui-ci en 942, au comte de Blois Thibaud le Tricheur. Elle en a trois fils (Thibaud, Hugues et Eudes) et une fille Emma. Après la mort de son deuxième époux en 975, elle reste dans le siècle et jouit, jusqu’à sa mort vers 985, d’une grande influence sur ses fils, l’évêque de Bourges Hugues et le comte de Blois Eudes Ier. Liégearde a donc connu le destin de la majorité des femmes de son époque qui les conduit à passer du statut de jeune fille à celui d’épouse, puis de veuve. Si Liégearde apparait largement au service des hommes, elle conforte néanmoins sa place et son autorité au fur et à mesure qu’elle passe d’un statut à l’autre. Ses deux mariages et surtout ses deux veuvages qui se sont produits dans des contextes différents permettent cependant d’entrevoir la diversité des situations que peuvent connaitre les femmes de la haute aristocratie du Xe siècle. La présente communication se propose donc d’analyser successivement les différents statuts de Liégearde, en tant que fille, puis épouse, enfin veuve et mère de princes, en précisant le rôle qui lui est assigné, notamment par les hommes, ainsi que les relations qu’elle entretient avec eux et la marge de manœuvre dont elle bénéficie à leur égard.


Femmes de l’aristocratie dans l’aire patrimoniale Guilhemide (Xe-XIIIème siecle)
Claudie Duhamel-Amado-historienne médiéviste


Le résumé nous parviendra au mois de janvier


Juives et néophytes en Provence à la fin du Moyen Age
Danièle Iancu-Agou-Montpellier (LEM,CNRS-EPHE,UMR8584)


Comment appréhender les femmes juives d’il y a cinq à six siècles dans la documentation provençale ?
Grâce aux registres de notaires chrétiens, on les repère dans leur vie quotidienne lorsqu’elles ont une activité ; dans la vie communautaire quand elles participent aux côtés des hommes – ces notables de leur groupe – aux Conseils et réunions de leur collectivité.
Elles apparaissent encore plus nettement dans les temps forts qui ponctuent leurs vies : au moment du mariage, et à l’approche de la mort, puisque sont parvenus par delà les temps, leurs contrats matrimoniaux, et leurs énoncés testamentaires enregistrés à l’approche de la maladie, de la vieillesse, et du veuvage le plus souvent.
Ces documents du XVe et du début du XVIe siècle restituent dans une véritable "archéologie du quotidien" (formule du regretté Georges Duby) la vie privée de ces juives du Comté de Provence. Et même si les actes notariés restent engoncés dans les formulaires de l’époque et taisent les sentiments ou l’apparence physique, ils permettent – grâce à une lecture patiente de leurs contenus – de reconstituer les âges de ces femmes du Moyen Age provençal, leurs dots incluant numéraires, trousseaux et parfois manuscrits, leurs réseaux parentaux – aubaine pour les dossiers prosopographiques – leur culture quand elles appartiennent aux élites, leurs comportements en temps de crise, et leurs conversions lorsqu’elles sont devenues des "néophytes".